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La crise sanitaire va-t-elle favoriser des bâtiments sains, où il fait bon vivre et travailler ?

La crise sanitaire que nous avons traversée a sans aucun doute bouleversé pour un moment le monde du travail. Certaines sociétés, cherchant des sources de réduction des coûts ou voyant chamboulées leurs habitudes de travail, en viennent à prendre des décisions radicales quant à leur occupation immobilière. Alors, la COVID-19 et le télétravail auront-ils la peau des bureaux ?
Comme toute crise, celle-ci nous fera sans doute progresser. Nous amènera-t-elle ainsi à faire le tri entre le « bon grain immobilier » de l’ivraie ? L’avenir nous le dira !

En tout état de cause, pour le moment, il faut bien constater une certaine désaffection pour les bureaux, comme le montre l’étude publiée récemment par JLL prédisant l’effondrement du marché locatif en 2020. Or, « désaffection » rimant avec « remise en question », il est fort à parier que seuls les bureaux exemplaires du point de vue environnemental et sanitaire, et désirables du point de vue humain, sortiront leur épingle du jeu. En effet, comme l’évoque Guillaume Poitrinal, président de Woodeum, dans son Point de Vue publié dans Les Echos en mai dernier, le bureau est « le manifeste et l’incarnation de l’entreprise ».

Cette crise est ainsi le révélateur de ce que le bureau doit incarner :
- exemplarité environnementale nécessaire à la durabilité de l’entreprise,
- respect et bien-être des collaborateurs qui la compose,
- envie de former bien plus en son sein qu’une simple somme d’individualités.

Le bureau au service d’entreprises durables et désirables
Dans une telle période, le rôle des dirigeants s’avère essentiel pour transcender les difficultés et favoriser la performance de l’entreprise dans la durée. C’est donc le moment idéal pour réfléchir au sens profond de son activité et à la raison d’être de son entreprise (cf. article publié le 16 juin 2020 sur le site www.ncoconseil.com).

En complément, si construire des entreprises durables et désirables passera assurément par le management, le bureau n’en reste pas moins un formidable outil au service de la qualité de vie au travail. Pour reprendre les propos tenus par Patrick Nossent, Président de Certivéa, dans son interview récente publiée dans InnovaPresse, le bureau a longtemps été considéré comme un centre de coût et la qualité de vie au bureau trop peu intégrée aux préoccupations managériales. L’opportunité est donnée de voir cela changer.

Les bureaux les plus attractifs seront donc, à n’en pas douter, ceux qui sauront préserver la santé de leurs occupants, susciter leur engagement et accroître la performance des organisations.
Mais alors, comment faire ?

Embarquer la performance environnementale dans ses pratiques de bureaux apparait aujourd’hui plus que nécessaire dans ces lieux qui incarnent et galvanisent. Mais dès demain, intégrer une haute performance énergétique, considérer la réduction de l’empreinte carbone, renforcer la sobriété en ressources (en eau ou en matériaux) et optimiser la gestion des déchets dans les bureaux ne pourra pas suffire. Les bureaux devront aussi favoriser la santé physique et mentale de leurs occupants et garantir des conditions de confort propices au bien-être des individus. 

Prendre en compte la santé physique des occupants
Alors que nous vivons encore avec l’inquiétude de la transmission par l’air du coronavirus, les experts s’accordent à dire que la qualité de l’air est responsable chaque année, en France de plus de 50 000 décès et abaisserait l’espérance de vie de près de 3 ans en moyenne dans le monde. Le chercheur allemand, Thomas Münzel évoque même le terme de « pandémie de pollution d’air » dans un communiqué à l’Association Européenne de Cardiologie. Or, nous passons près de 90% de notre temps dans des endroits clos. Il est donc essentiel que les bureaux puissent aujourd’hui favoriser la qualité de l’air intérieur par la ventilation naturelle ou l’installation de filtres à haute performance qui limitent l’entrée des particules fines (PM10, PM2,5 et voire moins) et favorisent l’élimination de l’ozone, des microbes et des bactéries (filtres UV). Encore faut-il adapter les dispositifs architecturaux et choisir avec rigueur le mobilier et les éléments de décoration intérieure pour limiter les émissions de polluants organiques lors de l’occupation !
Pour préserver la santé, la conception des bureaux devra aussi avoir pris en compte l’accès à la lumière naturelle, ou à défaut à une bonne qualité de lumière artificielle respectant le cycle naturel (cycle circadien).
Le confort thermique devra être garanti, en veillant à la compatibilité avec la performance énergétique, en été comme en hiver. Côté alimentation, le bâtiment devra favoriser les bonnes pratiques d’hydratation et l’accès à une nourriture saine.
Enfin, la mobilité physique, dont la faiblesse est la cause du développement de nombreuses maladies dans nos environnements urbains, peut être renforcée par la conception même du bâtiment, les dispositions d’aménagement intérieur et les pratiques d’animation. Inciter, par exemple, à emprunter les escaliers plutôt que les ascenseurs, à varier ses positions de travail, à changer de posture régulièrement, à prendre des pauses pour s’aérer ou offrir des lieux adapter à la pratique du sport à l’intérieur ou à l’extérieur du bâtiment, sont autant de bonnes pratiques favorisant la santé des occupants.

Considérer la santé mentale
Mais attention, favoriser la santé et le bien-être des occupants ne consiste pas uniquement à considérer leur santé physique. La santé mentale est également essentielle. C’est bien connu, la France est le peuple qui consomme le plus d’anti-dépresseurs au monde. Sans débattre de nos prédispositions culturelles ou de la puissance de notre industrie pharmaceutique, l’accès visuel ou physique à la nature est reconnu pour diminuer le stress et favoriser la concentration. C’est ce qu’on nomme la biophilie, ou la propension naturelle de l’Homme à vouloir être en lien avec la nature, décrite dans l’étude de référence The Economics of Biophilia. Qui n’a jamais ressenti un apaisement en regardant le feuillage des arbres, ne serait-ce qu’à travers la fenêtre de son bureau ?
Si le télétravail s’est avéré favorable à notre bien-être sur de nombreux plans, certains d’entre nous avons aussi pu expérimenter la fameuse « charge mentale ». Aussi, des bureaux offrant des services (conciergerie, sport, etc.) et un environnement riche de facilités (transports, commerces, médecins, etc.) participe à réduire la charge mentale et à favoriser l’ouverture tout autant que la concentration. Au bout de longues semaines et malgré le secours des outils numériques, un sentiment d’isolement a également pu voir le jour, réduisant la dynamique productive et la confiance en soi. Des bureaux conçus et aménagés pour les échanges ainsi qu’une politique active de communication et de participation à la vie du site, seront des « outils » utiles pour favoriser l’engagement des occupants et réduire l’anxiété que certaines situations, comme celle que nous avons vécue et vivons encore à l’heure des retours au bureaux, suscitent.

En synthèse les bureaux qui auront intégré ces dispositions par la mise en place de plans d’action spécifiques ou le recours à d’utiles labels que sont Fitwel, WELL ou OsmoZ, sauront attirer les locataires les plus performants, ceux qui participeront à rendre leurs collaborateurs en meilleure forme, heureux et performants.

Aurélie Rebaudo-Zulberty, dirigeante associée de N’CO Conseil

 

Sources :